“Le clown”
Le rire emporte la fragilité de mon corps,
Petit acrobate du handicap,
Toujours à la recherche de l’équilibre
Si naturellement désaccordé.
Et au moment fatidique,
Quand la chute paraît inéluctable,
Devant l’angoisse partagée,
Le clown apparaît,
Resplendissant.
Et, d’une bouche écartelée,
D’un revers irraisonnable,
Il éclate de rire
Pour balayer ses larmes et saisir,
Dans une petite goutte d’éternité,
L’insoutenable beauté De la vie.
Paul Melki
Romuald s’intéresse à l’homme caché derrière son maquillage, l’homme dans sa roulotte, celui figé devant son miroir. Dans notre société, nous répondons à une éthique, une morale, des règles à respecter, des idéologies.
Le clown, lui, brave tous les interdits, il peut tout se permettre; en est-il plus libre, plus heureux pour autant ? Que voit-il lorsqu’il retire son maquillage ? Retrouve-t-il son moi profond ? Est-ce suffisant de se revêtir autrement pour redevenir autre ; des traces invisibles ne demeurent-elles pas ?
Nous possédons tous notre clown. C’est lui qui initie le déséquilibre, le désordre que nous tentons de maîtriser au quotidien. Si ce personnage se retrouve dans toutes les sociétés, c’est peut-être parce qu’il nous renvoie à des questionnements profonds en passant par des réflexes fondamentaux : le rire ou les larmes.
Romuald offre une vision délicate et poétique de cet homme au nez rouge, aux multiples facettes, à l’âme épurée.